Un peu d'histoire...
Nous sommes aux Etats-Unis, à Kirksville, en 1874: Andrew Taylor Still (médecin et pasteur) développa l'ostéopathie et fonda l'American School of Osteopathy.
Un journaliste américain, William G. Sutherland, se rend à Kirksville pour écrire un article sur l'ostéopathie. Il rencontre donc Andrew Taylor Still et à force de se renseigner et de voir les résultats de cette thérapie, Sutherland devient un adepte et finit par se former entièrement et devient donc un ostéopathe diplômé.
Un jour, en observant un crâne désarticulé, il est frappé comme par un éclair par l'intuition que les os crâniens sont "biseautés comme les ouïes d'un poisson, indiquant par là une mobilité pour un mécanisme respiratoire". Il se rend compte que ces sutures et la direction des biseaux sont les mêmes chez tout le monde. Il se demande alors si ces sutures ne seraient pas des articulations. Le crâne, constitué de 29 os, aurait alors 22 articulations.
Il se demande alors si le crâne bouge, s'il a un mouvement particulier.
Il a théorisé que le crâne se mobilise selon un rythme bien particulier qui est celui de la création et la résorption du liquide céphalo-rachidien (LCR). Donc lui vint l'idée que les os du crâne produisent d'infimes mouvements, le tout rythmé par un mouvement d'expansion/rétraction du liquide céphalo-rachidien: c'est le mouvement respiratoire primaire (MRP).
La thérapie craniosacrale est née.
Les travaux de Sutherland seront poursuivis par d'autres ostéopathes, tels que Harold Magoun (1898-1981), élève de Sutherland, qui publiera en 1951 « L'ostéopathie dans le champ crânien » développant une vision mécaniste du crânien, puis Rollin Becker (1910-1996) lui aussi élève de Sutherland qui développera une vision plus vitaliste.
Le crânien sera développé également par Viola Frymann (1921-2016) qui l'étendra aux nourrissons et aux enfants.
En 1970, le Pr. John Upledger s'intéresse au système crânien, suite à une opération sur la moelle épinière. À ce moment-là, il s'est rendu compte que la dure mère avait un mouvement rythmique, qui ne coïncidait pas ni avec la respiration du patient, ni avec son rythme cardiaque. C'était une révélation pour lui, qui l'a porté à approfondir ses connaissances sur le champ crânien.
L'approche du Dr. Sutherland et celle du Pr. Upledger sont très proches, cependant le Pr. Upledger mit l'accent à la fin de sa vie sur l'aspect biodynamique et somato-émotionnel, développant le concept de “force vitale”.
Les composants:
• Le liquide céphalo-rachidien: il est contenu dans les ventricules du cerveau et les espaces sub-arachnoïdiens intracrâniens et intrarachidiens.
• Les membranes de tension réciproque: c'est la continuité des membranes (ce sont les méninges formées par trois feuillets membraneux, la pie mère, l'arachnoïde et la dure mère) avec l'ensemble des fascias de l'organisme.
• Le système nerveux central: cerveau et moelle épinière, avec leur motilité.
• La mobilité articulaire des os du crâne: provoqué par la fluctuation du liquide céphalo-rachidien et par l'action des membranes de tension réciproque.
• La mobilité articulaire du sacrum entre les deux os iliaques: purement involontaire et pas postural.
Le mouvement est déclenché à partir de la symphyse sphéno-basilaire (la SSB) et il se répercute sur l'ensemble du système craniosacrale: toutes ses structures se contractent et se distendent en même temps. C'est le cycle du mécanisme respiratoire primaire. Il est constitué d'une phase d'expansion et une phase de rétraction au rythme moyen de 12 cycles par minute. Les pulsations rythmées imprimées par le système craniosacrale exercent une influence globale sur les cellules de l'organisme et sur le métabolisme.
Le mouvement de chaque os du crâne est synchronisé avec celui des autres, avec le mouvement du liquor, l'axis neural et les méninges, et tout ça forme un véritable système physiologique.
Ce cycle se compose d'une flexion ou rotation externe pour la phase inspiratoire et d'une extension ou rotation interne pour la phase expiratoire.
On peut ressentir ces mouvements de flexion-extension et rotation externe-interne sur les os crâniens et sur les os de la périphérie.
Cette thérapie repose sur l'idée que le corps possède une capacité naturelle d'auto-correction et d'auto-guérison. Le thérapeute utilise des touchers très légers pour évaluer et améliorer la circulation du liquide céphalorachidien, ce qui peut réduire les tensions et favoriser un fonctionnement harmonieux du système nerveux central. Les corrections appliquées visent à restaurer un mouvement fluide du liquide céphalorachidien, essentiel pour la santé globale.
En plus de traiter des symptômes liés au système nerveux, tels que les migraines et les insomnies, cette approche est également bénéfique pour les problèmes structurels, articulaires et musculaires. Elle est efficace pour les affections telles que les douleurs du rachis, les sciatalgies, et autres dysfonctionnements musculo-squelettiques.
La thérapie craniosacrale est utile dans un large éventail de situations cliniques, allant des troubles fonctionnels et systémiques aux problèmes orthopédiques et traumatologiques. Elle est appropriée pour les patients de tout âge, et son caractère non invasif la rend idéale pour les personnes sensibles, y compris les femmes enceintes.
Choisir la thérapie craniosacrale, c'est opter pour une méthode qui respecte la complexité et la capacité de guérison du corps humain. Cette thérapie offre une alternative efficace pour ceux qui cherchent une guérison globale sans recourir à des interventions lourdes.